SEDE VACANTE 1799-1800

(August 29,1799 — March 14, 1800)


 

Charles van Duerm, SJ, Un peu plus de lumiere sur le Conclave de Venise et sur les commencements du Pontificat de Pie VII. 1799-1800 (Louvain: Ch. Peeters 1896), pp. 83-86, no. X    [translation into French by Duerm; he does not print the original document]:

 

Cardinal Herzan to Baron Thugut

(January 8, 1800)

 

Excellence,

Votre Excellence aura observé par mes rapports antérieurs que, comme de juste, je fais tout mon possible pour que les vues généreuses de Sa Majesté l'empereur au sujet du Cardinal Mattei obtiennent leur effet; d'autre part Votre Excellence y aura vu également les difficultés que je rencontre. Mattei obtient douze, treize et quelquefois quatorze voix ce qui suffit pour empêcher l'election de n'importe qui.  En effet, comme il y a trente-cinq électeurs, il faut vingt-quatre suffrages pour être élu; le cardinal Bellisomi n'en réunit que dix-neuf.  Ceci fait craindre que le conclave ne se prolonge.

Cardinal Franz Herzan z HarrasLes partisans du cardinal Mattei sont tout d'abord le cardinal Antonelli, qui se donne toutes les peines possibles et s'est de ce chef rendu odieux, les cardinaux Valenti, Carafa, Martiniana, Herzan [portrait at right], Livizzani, Lorenzana, Dugnani qui se distingue également par son zèle, Archetti, Vincenti, Carandini, Flangini et Ruffo.  Zelada tantôt se joint à eux et tantôt il s'en détache: inconstance qui est propre à la vieilesse.

Le cardinal Bellisomi a pour partisans le cardinal doyen Albani, le cardinal d'York qui suit toujours le doyen. les cardinaux Calcagnini, Honorati, Gioanetti, Joseph Doria, Chiaramonti, Busca, Borgia, Caprara, Maury, de Pretis, Pignatelli, Roverella, della Somaglia, Antoine Doria, Braschi et Rinuccini.  Le cardinal Gerdil a voté jusqu'à ce jour, je crois, ou pour calcagnini ou pour Antonelli; il n'est pourtant pas opposé a Mattei.

Le cardinal Caprara est venu me voir et nous avons eu un entretien très long mais inutile.  Avec sa finesse habituelle, Caprara se proposait de toucher la restitution des Légations. Il me dit qu'il vaudrait mieux élire quelqu'un qui ne fût pas recommandé par la Cour, afin que, quand on en viendrait à traiter de la cession, on ne pût pas l'attribuer à un titre de gratitude mais aux circonstances.  Je lui ai répondu que les intentions de Sa Majesté ne m'étaient pas connues, puisque je ne devais ni ne pouvais entrer dans cette matière; que de plus, on savait combien impénétrable était le secret de son très digne ministre. Toutefois j'ai ajouté que, comme ces privinces avaient été détachées par un traité solennel et librement reconnu par le pape, comme ensuite elles avaient été conquises par les armes de Sa Majesté sur la république cisalpine, détruite à cette occasion, il me semblait que le droit de conquête serait à mon avis un droit plus solide que la cession de provinces auxquelles on avait déjà renoncé.  Là-dessus, je me pris à répéter que le motif de recommander le cardinal Mattei consistait uniquement dans le gracieux interêt que Sa Majesté portait au Saint-Siège, dont il est le protecteur et le défenseur.  Sa Majesté pensait que, dans les circonstances actuelles, le cardinal Mattei était préférable à tout autre candidat, parce qu'il était romain et d'une famille aimée par le peuple; parce qu'il avait donné tant de preuves de sa piété et de son zèle pastoral dans le gouvernement de son Église, ainsi que de sa prudence remarquable à se tirer d'affaire dans les épineuses commissions qu'on lui avait confiées.

J'ai été bien plus satisfait de l'entretien que j'ai eu avec le cardinal Ciharamonti.  C'est un homme sage et prudent qui ne me parait pas fort éloigné de se ranger au parti de Mattei.

Si les deux partis gardent leurs positions, il est à prévoir qu'on en viendra à un troisième; mais ceci dependra beaucoup de la réponse que j'attends de Votre Exc.

Dans ma dernière dépêche, j'ai oublié de parler à Votre Exc. des lettres de change parvenues aux deux ministres d'Espagne.  Elles ne constituaient qu'une partie de leurs revenus respectifs. Quant au cardinal Lorenzana, il est avéré qu'il a donné seize mille scudi pour couvrir les frais communs du conclave, jadis supportés par la Chambre Apostolique.  Ces dépenses regardent le secrétaire du Sacré-Collège [Msgr. Consalvi], le sacriste, le maître des cérémonies, les confesseurs, les médecins et le chirugien; quelques artistes et porte-faix; les feux des corridors et les lampes... Lorenzana a déclaré que, si la somme affectée à ces différents objets ne suffisait pas, il comblerait le déficit, quand même il lui faudrait entamer les revenus de l'archevêché de Tolède.  Je tiens ces détails du cardinal Antonelli qui en est le dépositaire.  Le patriarche Despuig a donné trois mille scudi pour le service funèbre célébŕe pour le feu pape.

Avec le plus profond respect,

De votre Excellence,  Le très affectionné serviteur,

F. Card. d'Herzan

Venise, 8 janvier 1800.

 

 


 

BIBLIOGRAPHY

The Conclave of 1800 is discussed by Chevalier François Artaud de Montor, Histoire du Pape Pie VII second edition (Paris 1837) I, pp 80-107 [He was an ultra-monarchist and an ultra-Ultramontane]. Cf. Comte Boulay de la Meurthe, "Mémoire d' Artaud sur le conclave de Venise," Revue d' histoire diplomatique 8 (1894) 427-448. .Also consult: Alberto Lumbroso, Ricordi e documenti sul Conclave di Venezia (1800) (Roma: Fratelli Bocca 1903)   Eugenio Cipolletta, Memorie politiche sui conclavi da Pio VII a Pio IX (Milano 1863) [with documents, especially from Lord Acton and Naples];   Giovanni Berthelet, Conclavi, Pontefici e Cardinali nel secolo XIX (Torino 1903);   Gaetano Moroni, Dizionario di erudizione storico-ecclesiastica Vol. 53 (Venezia 1851), s.v. 'Pio VII', pp. 116-118. Gaetano Giucci, Delle vite dei sommi pontefice Pio VII, Leone XII, Pio VIII, Gregorio XVI, per servire di continuazione a quelle di Giuseppe Novaes Volume I (Roma 1857) 39-48 [fulsome in praise of Pius VII].   Pierre Vachoux, Extraits inedits de la correspondance & des manuscrits du Cardinal Gerdil (Annecy 1867), Chapter II, pp. 39-56.   Analecta Iuris Pontificii. Dissertations sur divers sujets de droit canonique, liturgie et théologie Troisième série, II. 1 (Rome 1858) 1107-1199. [Documents relating to Cardinal Gerdil].   Charles van Duerm, SJ, Un peu plus de lumiere sur le Conclave de Venise et sur les commencements du Pontificat de Pie VII. 1799-1800 (Louvain: Ch. Peeters 1896)   Giovanni Berthelet, Conclavi, Pontefice e Cardinali nel Secolo XIX (Torino-Roma 1903). Fredrik Nielsen, The History of the Papacy in the Nineteenth Century (tr. A.J. Mason) Volume I (London: Murray 1906) pp. 191-218.   R. Obechea, El Cardinel Lorenzana en el conclave de Venezia (1975). The alleged exclusion of Cardinal Gerdil by the pronouncement of Cardinal Herzan is discussed by Ludwig Wahrmund, Das Ausschliessungs-recht (jus exclusivae) der katholischen Staaten Österreich, Frankreich und Spanien bei den Papstwahlen (Wien 1888) 230-231. Giovanni Piantoni, Vita del Cardinale Giacinto Sigismondo Gerdil e analisi di tutte le stampate sue opere (Roma: Salviucci 1851). X. Barbier de Montault, Oeuvres complètes   Tome troisième: Rome III, Le pape (Paris 1890), pp. 185-189 [the exclusiva: two kinds, defined and illustrated]

 








May 8, 2014 3:21 PM

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