Berger de Xivrey (editor), Recueil des lettres missives de Henri IV Tome VI, 1603-1606 (Paris: Imprimerie Impériale 1853), pp. 433-434:
Mon Cousin,
Le s(ieu)r de la Palme n’arriva icy que le xiii° de ce mois
avec vos lettres du xiii° du passé [April 13, 1605] , estant tombé malade par les chemins. Toutesfois je n`ay laissé de me faire lire vos dictes lettres, et
mesmes le journal de vostre conduicte depuis la mort du pape Clement jusques à l'election de Leon, et de m’enquerir encores sur iceluy,
du dict la Palme, des particularitez desquelles il estoit informé , dont
il m’a rendu tres bon compte. Sur quoy je ne vous diray pour le present autre chose, sinon que vous ne pouviés vous gouverner et conduire plus prudemment et accortement, ny mieux selon mon cœur et
pour mon contentement, que vous aviés faict en toutes choses qui
s’y estoient passées. Aussy Dieu avoit beny et faict prosperer vostre
labeur, comme je me promets qu’il arrivera encores au present conclave, car vous sçavés nostre but viser entierement à sa gloire et à la
conservation de l’auctorité du Sainct-Siege et de la liberté de toute
l'Italie. C’est pourquoy ayant sceu, par les dernieres lettres que le cardinal du Perron et mon ambassadeur m’ont escriptes, que m(onseigneu)r le cardinal Aldobrandin, avec lequel il importe à mon service et à la reputation de mes
affaires que nous demeurions bien unis, s'oppose ouvertement au cardinal
Sauli; et aussy que cestuy-cy est fort interessé avec les Espagnolz, j’ay
voulu vous advertir par la presente, que je vous envoye par ce courrier
exprés, que je desire que vous vous unissiés avec le dict cardinal Aldobanndin, autant qu'il sera necessaire de le faire, pour y former et asseurer
I’exclusion d'iceluy, tant pour obliger davantage à nous le dict Aldobrandin, que pour ne tomber entre les mains et à la discretion d' une personne que
l' on recognoit notoirement si affectionnée au party d’Espagne. Travaillés
donc à la susdicte exclusion, et toutesfois avec le plus de discretion et prudence qu’il vous sera possible. Au reste, aprés que vous nous aurés donné
un Pape, je vous escriray mes intentions sur les autres poincts portez
par les dictes lettres du dict la Palme; et sçaurés, pour la fin de la
presente, que j'ay receu la vostre du m° de ce mois, et que je vous
recommande tousjours mes affaires : et prie Dieu, mon Cousin, qu’il
vous ayt en sa saincte et digne garde.
Escript à Fontainebleau, le xxii jour de may 1605.
HENRY.
DE NEUFVILLE.
The portion in italics is decoded from cypher.
John Paul Adams, CSUN
john.p.adams@csun.edu