Berger de Xivrey (editor), Recueil des lettres missives de Henri IV Tome VI, 1603-1606 (Paris: Imprimerie Impériale 1853), pp. 375-376:
Mon Cousin,
Puisque Dieu ne nous a estimez dignes. de jouir plus, longtemps du bon Pape qu`il nous avoit donné, dont j’ay un regret
indicible, il fault le prier qu’il face la grace à ce Sacré College de jetter
les yeulx sur celuy d’entr'eux sera plus propre pour gouverner son' Eglise au besoing qu’elle en a. En quoy je vous prie de vous employer
et servir avec vostre accoustumée vertu, industrie et fidelité. Vous sçavés mieux que nul autre à qui nous devons nous adresser et ceux
que nous devons eviter. Par tant, je m'en remets entierement vostre
jugement, me contentant d’escrire aux autres cardinaux françois qu’ils
suivent et facent ce que vous adviserés estre pour le mieux, sans aucunement se diviser ny desunir d’avec vous. Mon ambassadeur seulement vous fera entendre sur ce quelques particularitez que je luy
escris, lesquelles vous considererés pour y avoir tel esgard que vous jugerés appartenir au bien de mon service, du quel je sçay que vous
estes aussy jaloux que moy-mesme. Quand au cardinal Aldobrandin,
je m'asseure aussy que vous mesnagerés sa bonne volonté, comme il
est necessaire pour en estre assisté. Au moyen de quoy je finiray la
presente en vous recommandant dereches mon service, et avec, la
conservation de vostre santé : et prie Dieu., mon Cousin, qu'il vous
ayt en sa saincte et digne garde.
Escript à Fontainebleau, le vi jour de may 1605.
HENRY.
DE NEUFVILLE.
Pope Clement VIII had died on March 5, 1605, but the news was not known at the French court until March 13 [Champollion-Figeac, Mémoires et registre-journal de Henri IV, 383-384].
Mon cousin,
Je porte beaucoup de regret de la mort de Nostre
bon Pape, de laquelle vous m’avés donné advis par vos lettres du
xxvn° passé, et me promettois que, pour le·bien de la Chrestienté
et particulierement de ce Rroyaulme, Dieu le feroit regner plus longtemps. Mais puisqu’il luy a pleu d’en disposer aultrement, il se fault
conformer à sa volonté et favoriser l’election d'un aultre qui ayt autant de piété et d’affection au bien de cest Estat que luy. A quoy je
vous prie travailler autant qu’il vous sera possible et faire aussy bien
dans ce conclave que vous avés faict au precedent, demeurant bien
uny avec les cardinaux françois et les aultres qui ont inclination au
bien de ceste Couronne, ainsy que mon cousin le cardinal de Joyeuse
et le s(ieu)r de Bethune, mon ambassadeur, vous feront plus amplement
entendre; et je le recognoistray en vostre endroict aux occasions qui
se presenteront: priant Dieu , mon Cousin, qu'il vous ayt en sa saincte
garde.
Escript à Fontainebleau, le vi jour de may 1605.
HENRY.
DE NEUFVILLE.
John Paul Adams, CSUN
john.p.adams@csun.edu