Sede Vacante 1555
March 23, 1555—April 9, 1555
May 1, 1555—May 23, 1555
Letter of Jean d' Avanson to The Constable Montmorency
(Rome, May 10, 1555)
Offer of a deal by Cardinal Pietro Bertani, OP (Fano)
Guillaume Ribier (editor), Lettres et mémoires d' Estat des Roys, Princes, Ambassadeurs et autres Ministres , sous les Règnes de François premier, Henry II, et François II Tome second (Paris 1666), p. 611:
Monseigneur, les Imperiaux font de grandes menées pour faire Pape le Cardinal Fano; mais prevoyant bien n'y pouvoir parvenir si ceux qui ont envie de faire service au Roy l' empechent, il a envoyé querir un Gentil-homme qu' il connoist de long-temps, nommé Jean Antoine Rufra, qui est avec moy en ce lieu, comme il a esté autrefois avec Monsieur d'Ursé du temps qu'il estoit Ambassadeur, et qui estoit dernierement au Conclave avec Monseigneur le Cardinal de Chastillon [Odet de Coligny de Châtillon], et m' a mandé ledit Cardinal Fano par luy, qu'il avoit à me tenir un propos d'importance, pourveu que je l asseurasse qu' autre que le Roy et vous ne l' entendroit, ce que je luy ai promis.
Le propos est, qu'il se tient asseuré d' estre Pape, s'il plaist au Roy de l'assurer des voeux des Cardinaux François; et qu'il passera, pourveuque lesdits Cardinaux luy donnent leurs voeux, les Articles qui ensuivent; à scavoir, une ligue offensive pour chasser l'Empereur d' Italie, et remettre le Roy au Duché de Milan, et veut que ladite ligue soit envers tous et contre tous ceux qui voudroient troubler le Roy en ce pays; veut que ladite ligue soit pareillement pour la liberation de Sienne; et quant aux Terres de parme et de Plaisance, promet de les laisser entre les mains des Farnezes comme feudataires de l' Eglise, où autrement comme il plaira au Roy: promet encores de faire entrer son Frere qu'il dit estre meilleur François que Chrestien, au service de Sa Majesté; et demande finalement que le Roy promette par la mesme ligue de luy ayder à retirer des mains de l'Empereur les Places qu'il tient de l'Eglise. Ce sont propos de grande consequence, sur lesquels j'estime mon esprit trop bas, pour vous donner advis, et vostre prudence assez grande pour considerer, si en cas qu' aucun de nos Cardinaux ne puisse parvenir en ce degré, il sera bon d' entendre.
De Rome, le. 10. May.
D' AVANSON.
Monsieur d'Avanson, par vos dernieres lettres j'ay entendu les divisions et partialitez d'entre les Cardinaux, et la difficulté que vous voyez que nous puissions parvenir à nos intentions; semblablement le propos que mon Oncle le Duc de Ferrare vous a tenu là dessus du Cardinal de Fano, et la bonne opinion qu'il a de lui, s'il parvient au Papat: où il a déja tres bonne part s'il est aydé des voeux des Cardinaux qui sont à ma devotion. A quoy ledit Sieur Duc m'a prié de me vouloir accommoder, ayant retiré dudit Fano une Police de promesse qu'il vous a montrée de sa main, conforme à ce qui vous fut de sa part mis en avant sur l'entrée du dernier Conclave du feu Pape Marcel. Je vous laisse à penser ce que je puis dire d'un Personage de la qualité dudit Fano, et qui s'est tousjours montré si aliené de moy; et à vous parler ouvertement, il n'y a celuy de tous les Cardinaux contenus en nostre Memoire, que je n'aimasse mieux qu'il fust Pape, que ledit Cardinal de Fano, quelques belles promesses qu il fasse; si est ce que la ou l'on verra qu'il n'y aura aucune esperance, qu'aucuns desdits Cardinaux par moy nommez puisse parvenir à cette dignité, et que le sort soit pour tomber sur les Imperiaux, je suis bien d'advis, attendu les offres dudit Fano, et l'asseurance que nous donne de luy ledit Sieur Duc de Ferrare, que lesdits Cardinaux desquels les voeux, sont en ma disposition, fassent tout ce qu'ils pouront pour le faire Pape, dont vous pourez l'advertir dextrement, et ainsi que vous entendrez qu'il faut faire, mes Cousins les Cardinaux de Ferrare, de Guise, du Bellay et Armaignac.
22. May.
[Henri]
