Sede Vacante 1303


Anonymous account of Attack on Boniface VIII at Anagni
(September 7, 1303)

Georges Digard, "Un nouveau récit de l' attentat d' Anagni," Revue des questions historiques 43 (Paris 1888), 559-560:

Anno Domini Mo CCCo tercio, die septima mensis Septembris, mane ante auroram, dominus Guillelmus de Nogareto, portans vexillum et arma domini Philippi, regis Francorum, et Sarra [Sciarra] de Columpna, intraverunt civitatem Aranee (sic) cum sexcentis hominibus equitantibus et cum mille et quinquaginta clientibus armatis et, quam cito fuerunt infra civitatem, clamaverunt voce magna dicentes: «Vivat, vivat nobis Rex Faancie et Columpna.» Quo audito, totus populus civitatis fuit commotus et omnes milites et domicelli, et alii de hospicio et de familia domini Bonifacii pape octavi communiter clamaverunt: «Vivat Rex Francie et Columpna et moriatur Papa et Marquisius!» Sic quod de omni gente hospicii dicti domini Pape non remansit cum eo nisi cardinalis Yspanus et tres alii, quia omnes fuerunt revelati et omnes communiter cucurrerunt ad depredandum sive raubandum hospicia dicti domini Pape et nepotum suorum, et omne bellum et depredacio et capcio dicti domini Pape et marquisii et ejus filiorum fuit factum ab hora qua civitatem intraverunt usque ad meridiem, et dominus Franciscus cardinalis, nepos domini Pape, solus fugit cum veste cujusdam sui garciferi: et frater Gentilis cardinalis et dom(in)us Petri Hyspani et cardinalis de Urbeveteri et socieetatis Spinorum et episcopi Palamarum. Et dominus Papa non fuit ligatus nec in ferris positus nec de hospicio suo ejectus; sed dictus dominus G. de Nogareto custodiebat eum cum magna societate infra cameram suam. Et quia quidam nobiles homines de Aranea, parentes Columpnarum, nolebant consentire quod dominus Papa fuisset ejectus de civitate, ita steterunt a die sabbati in mane usque ad diem lune sequentem in mane, et tunc se movit populus civitatis contra forestaneos et clamaverunt: «Vivat Papa et moriantur forestanei.» et ita deliberaverunt Papam et marquisium et filios ejus, et omnes alios extra civitatem ejecerunt, et plures mortui fuerunt, et ipsa die qua dictus dominus Papa fuit captus, omnis populus Rome et tocius Campanie se revelavit contra Papam, et major pars terre et castra que Paoa emerat marqusio se revelaverunt contra Papam et nobiles homines, quorum dicta castra fuerant, recuperaverunt et ceperunt. Roma et tota terra est corrupta de praedonibus et malefactoribus et malis hominibus et nullum dominium est in terra. Tamen sunt in respectu pacis, quia Papa intravit Romam XII die Septembris. Multa alia facta et dicta fuerunt que in hoc libro non sunt scripta.


 

L'an du Seigneur 1303, le sept du mois de septembre, le matin avant l'aurore, le seigneur Guillaume de Nogaret, portant l' étendard et les armes du seigneur Philippe roi de France, et Sciarra de Colonna entrèrent dans la ville d' Anagni avec 600 hommes à cheval et 1050 gens de pied en armes; dès qu'ils furent dans la ville ils poussèrent de grands cris de: «Ivient, vivent le roi de France et Colonna!» A ces cris tout le peuple de la ville s' émeut ainsi que tous les chevaliers et damoisseaux; d'atures de l'hôtel et du service du seigneur Boniface VIII joignirent leurs cris: «Vivent le roi de France et Colonna! Mort au pape et au marquis!» si bien que de tous les gens de l'hotel du dit seigneur pape il ne resta avec lui que le cardinal d'Espagne et trois autres; tout le reste s'était revolté et se précipitait à l'envi pour piller ou voler les hôtels du dit seigneur pape et de ses neveux.

La lutte, le pillage et l'arrestation du dit seigneur pape, du marquis et de ses fils durèrent de l'heure où ils étaient entrés dans la ville jusqu'à midi. Le seigneur cardinal François, neveu du seigneur pape, s'enfuit seul sous les habits d'un de ses valets. Le cardinal Frère Gentile et le cardinal d'Orvieto s'échspperent sous des déguisements. Aucun hôtel ne fut pillé à l'exception de l'hôtel du seigneur pape et du marquis, du seigneur François et de Frère Gentile, des maisons de Pierre d'Espagne et du cardinal d'Orvieto, de la banque des Spini et de l' évêque de Palma. Le seigneur pape ne fut ni lié, ni mis aux fers, ni chassé de son hotel; mais le dit seigneur G. de Nogaret le gardait dans sa chambre avec une nombreuse troupe. Et comme certains nobles d'Anagni, parents des Colonna, ne voulaient pas consentir à ce qu'on chassât le pape de la ville, on resta ainsi du samedi matin jusqu'au lundi suivant au matin. Mais le peuple de la ville se souleva contre les étrangers et cria: «Vive le pape, mort aux étrangers!» Il délivra le pape, le marquis et ses fils et chassa tous les autres hors de la ville, il y eut plusieurs tués. Le jour où le dit seigneur pape fut arrêté, tout le peuple de Rome et de toute la Campagne se souleva contre le pape, et la plus grande partie des domaines et des villages que le pape avait achetés pour le marquis se révolta contre le pape, et les seigneurs à qui avaient appartenu ces villages les reprirent et s'en emparèrent. Rome et tout le pays sont remplis de brigands, de malfaiteurs et de mauvaises gens, et il n'y a plus d'autorité dans le pays. Pourtant on s'achemine à la paix; car le pape est entré à Rome, le 12 de septembre: beaucoup d'autres choses ont été faites et dites qui ne se trouvent pas écrites dans ce livre.

 


 

November 11, 2013 10:23 AM

©2012 John Paul Adams, CSUN
john.p.adams@csun.edu

Valid HTML 4.01 Transitional
Valid CSS!

| Home | | Papal Portraits Home | | Medals Bibliography | | Other Conclaves | | Conclave Bibliography |