© 2014 John Paul Adams, CSUN
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Anatole de Montaiglon and Jules Guiffrey (editors), Correspondence des Directeurs de l' Academie de France à Rome XIII, 1774-1779 (Paris: Jean Schemit 1904), no. 6542, p. 36:
Rome, ce 20 septembre 1774
J'ai l'honneur de vous informer, Monsieur, que l'état du pape depuis dimanche soir est devenu fort critique. Il commence a s'enfier; la fièvre est revenue; on craint l'inflammation du bas-ventre; c'est pour cela qu'il fut saigné hier au soir. On peut craindre aussi l'hydropisie; les urines coulent avec difficulté. Cela me determine à vous faire passer promptement, Monsieur, les éclaircissemens que vous attendés de moi par rapport au futur conclave. Pour éviter tout éclat, si l'état du Pape n'empire pas, je ferai partir demain un courrier extraordinaire avec celui de la poste de France. Mon courrier, à quelques lieves de Rome, continueriot sa route en diligence. Si, au contraire, le Pape est plus mal, je ferai partir mon courrier des aujourd'huy.
On vient de saigner de nouveau le Saint Père. Si al fièvre contineu, le Pape, exténué comme il est, ne s¸cauroit aller loin. Tous les souverains catholiques feront une grande perte, et, si j'ose parler de moi, je perdrai un ami bien respectable. Ma douleur ne m'empêche pas d'avoir tout le courage et la présence d'esprit qui me sont nécessaires dans ces circonstances. Il faut n'avoir pas peur pour entrer au conclave avec l'humeur de goutte et de rheumatisme auxquels je suis sujet dans la saison où nous entrons et dans une habitation aussi humide que celle du Vatican; mais rien ne m'arrêtera jamais quand il sera question du service de 'Église et du Roi. Si le Pape meurt, j'entrerai au conclave avec les Cardinaux romains, c'est-à-dire neuf jours après la mort du Souverain Pontife; il est important d'éclairer les premieres intrigues....
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